Les Gratte-Ciel de Villeurbanne sont nés d’une utopie, celle d’un maire visionnaire, inspiré des idéaux socialistes et hygiénistes qui pensait « changer la ville pour changer la vie ». Lazare Goujon imagine une structure juridique et financière à la mesure de son ambition préfigurant, par l’association de fonds publics et privés, le modèle de l’économie mixte : la SVU.
Naissance de la SVU pour aménager, construire et gérer le nouveau centre de Villeurbanne.
Sa création s’inscrit dans le prolongement des décrets-lois Poincaré de 1926 qui officialisent les Sem et permettent aux communes de détenir jusqu’à 40 % de leur capital. A l’origine, la ville de Villeurbanne qui apporte le terrain d’assiette des Gratte-Ciel (et en reste propriétaire par le biais d’un bail emphytéotique) est actionnaire à hauteur de 34 % aux côtés d’entreprises privées chargées de la construction. Ce montage innovant et novateur expérimente et préfigure l’économie mixte. A noter que certains héritiers des entreprises fondatrices de la SVU en sont toujours actionnaires.
Entre la conception et l’inauguration, quatre ans à peine se sont écoulés. Les six groupes d’habitation voient le jour progressivement entre 1931 et 1934. Les logements disposent d’un confort et d’une modernité exceptionnels pour l’époque.
« Deux tours de 19 étages et 60 mètres de haut encadrent l’entrée du nouveau centre. Les immeubles reposent sur un socle continu de locaux commerciaux, au-dessus duquel les immeubles en redans présentent des gradins en terrasse à partir du huitième étage. Inspirés de l’esthétique et des techniques de construction des gratte-ciel nord-américains, les immeubles sont édifiés grâce à une structure métallique et à un remplissage de briques, ensuite enduites de ciment. Une technique assurant économie, rapidité d’exécution et solidité.
Au-delà de leur architecture extérieure, les logements à bon marché des Gratte-Ciel répondent aux idéaux hygiénistes de l’époque. De petite taille pour leur majorité, tous les appartements bénéficient de l’eau courante, du gaz, de l’électricité, d’une salle de bain, et du tout à l’égout. Ils disposent de plus d’un vide-ordure, du chauffage central, de l’eau chaude et d’une cuisinière électrique. Un confort moderne destiné à limiter gaz de combustion et fumées, et à favoriser l’hygiène. »
Le projet se complète du palais du travail, et de l’hôtel de ville ainsi que de plusieurs équipements publics comme le central téléphonique.
Source Le Rize
http://lerizeplus.villeurbanne.fr/arkotheque/client/am_lerize/encyclopedie/fiche.php?ref=57
Plusieurs années après sa création, la SVU a assuré la gestion de son parc de logements et de commerces de manière indirecte par l’intermédiaire d’un régisseur privé puis directement depuis 1957.
La SVU devient officiellement par le biais d’une actualisation de l’actionnariat de la SVU, la ville de Villeurbanne devenant alors majoritaire.
et passage en ZPPAUP (Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager)
Pensés dès l’origine pour loger des travailleurs dans des habitations dites à bon marché (HBM), les logements des Gratte-Ciel ne sont toutefois conventionnés logement social qu’à partir des années 1990, à l’occasion de leur réhabilitation, financée par la prime à l’amélioration des logements à usage locatif et à occupation sociale (PALULOS). Le plafond des loyers et des ressources a ainsi été fixé, pour l’ensemble du parc, au niveau du prêt locatif aidé (PLA), correspondant désormais à celui du prêt locatif à usage social (PLUS).
Le centre-ville de Villeurbanne bénéficie d’une protection et d’une mise en valeur de l’architecture et du patrimoine en tant que site patrimonial remarquable (SPR).
Niché au coeur des Gratte-Ciel dans une ancienne loge de gardien, cet appartement typique des années 1930 et aménagé dans l’esprit de l’époque entend refléter les modes de vie d’alors. Conçu par la ville de Villeurbanne et la SVU, à l’occasion de l’anniversaire des 70 ans des Gratte-Ciel, cet appartement est ouvert à la visite de guides professionnels.
La SVU est partenaire, aux côtés des collectivités, des chambres consulaires et des commerçants, du dispositif de management de centre-ville « Destination Gratte-Ciel » destiné à assurer l’attractivité du centre-ville de Villeurbanne.
Cette filiale de la SVU est constituée avec la Banque des Territoires pour porter le projet commercial de la Zac Gratte-Ciel centre-ville. La SVU au travers de sa filiale est engagée dans un programme d’acquisition en Vefa des nouvelles surfaces commerciales de la Zac Gratte-Ciel qui signe le doublement nécessaire du centre-ville de Villeurbanne.
La SVU met en œuvre pour le compte de la Ville, cet outil expérimental, premier en Auvergne-Rhône-Alpes. Ce contrat d’une durée de 15 ans, baptisé Fabrique Tolstoï, est destiné à faciliter l’intervention foncière et immobilière (travaux, commercialisation, animation…) sur le périmètre du cours Tolstoï à Villeurbanne.
La SVU est membre de la société « Habitat Aménagement et Coopération des Territoires » (HACT France) créée sous la forme d’une société de coordination, et constituée d’une trentaine de Sem immobilières agréées.